Un robot parcourt son chemin dans son monde qui se résume à un carré. Avec sa caméra, son œil, il capture des images qu’il utilise avec son réseau de neurones artificiels pour décider de son chemin. Un autre système le regarde évoluer, mais il ne peut pas bouger. Il est différent. Il détermine la position du robot et enregistre ses mouvements. Il projette sur le chemin du robot ce que le robot voit. Au fil du temps et des mouvements du robot, ces images s’effacent. Il réagit aux mouvements du robot en projetant des couleurs et en émettant des sons.
Le robot écrit son histoire en capturant les images en temps quasi réel et en les analysant pour se mouvoir. Il capture ces images selon un cycle continu et limité de quelques images par seconde, mais il se meut constamment, activé selon les dernières informations qu’il a reçues et traitées. Les décisions du robot sont liées à son intelligence artificielle à partir des images objectives qu’il perçoit.
La subjectivité de l’observateur du robot s’exprime par les projections de couleurs et par l’émission de sons. Les couleurs et les sons sont deux médiums différents, mais ils sont créés à partir des mêmes éléments : les données de coordonnées et d’angles qui sont utilisées dans le projet comme semences qui injectées dans des algorithmes et certaines des valeurs aléatoires produiront des couleurs et des sons. Ce sont des artifices produits par une machine.
Cette production semi-aléatoire de couleurs et la projection des images vues par le robot sur son chemin auront des conséquences sur le robot. Le parcours de ce dernier sera modifié par ces informations visuelles dont il est en quelque sorte l’origine. Il s’établit un dialogue entre l’observateur et l’observé.
Le robot sera amené à voir son propre cheminement à travers les images qu’il a capturées, retransmises puis projetées sur la zone de lumière. Il se produit ici une sorte d’effet de miroir infini, il voit les images qu’il a vues et les retransmets pour qu’elles soient à nouveau revues par lui.
Les images successives des images capturées de son parcours forment un ouroboros évoquant le cycle du temps.
